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Sciences Po : les réactions politiques se multiplient après une mobilisation propalestinienne controversée

La préfecture de police de Paris a interdit, jeudi 14 mars, une manifestation prévue devant Sciences Po en soutien aux étudiants qui avaient organisé une mobilisation propalestinienne dans un amphithéâtre de l’école.
Le collectif Urgence Palestine, regroupant des associations et des syndicats et à l’origine de manifestations régulières de soutien à la population à Gaza, avait appelé à un rassemblement en fn de journée devant Sciences Po Paris. L’Union étudiante, syndicat classé à gauche, avait lui aussi appeler à se rassembler 18 heures, au 27 rue Saint-Guillaume, adresse emblématique du campus parisien. « Dénoncer le génocide n’est pas un crime ! Soutien aux étudiants de Sciences-Po », peut-on lire dans un post sur X.
Le prestigieux établissement parisien est dans la tourmente depuis mardi. Les versions divergent concernant les raisons pour lesquelles une étudiante membre de l’union des étudiants juifs de France (UEJF) s’est vue refuser l’entrée dans un amphithéâtre de l’institution parisienne. La salle était occupée par des étudiants à l’occasion d’une journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine.
Selon la direction de Sciences Po, dans un mail adressé à la communauté éducative et partagé sur X « des propos accusatoires ont été prononcés à l’encontre » de l’UEJF. L’association a, elle, dénoncé des propos antisémites à l’égard de cette étudiante, ce qui a conduit le gouvernement à saisir mercredi le procureur. En parallèle, une enquête disciplinaire interne a été lancée. Ces accusations ont été réfutées par le comité Palestine de Sciences Po.
Depuis deux jours, les réactions politiques pleuvent. La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a dénoncé jeudi matin « un climat d’antisémitisme qui s’est installé » en France. Invitée sur Europe 1, elle s’est inquiétée que les universités puissent devenir « des lieux de militantisme effréné », en faisant référence à la mobilisation propalestinienne organisée mardi dans les locaux de Sciences Po Paris.
Depuis deux jours, les réactions politiques pleuvent. Le président du Sénat, Gérard Larcher, interrogé sur France 2 dans l’émission Télématin, a déclaré : « Science Po ne peut pas devenir un bunker islamo-gauchiste. L’université, une grande école, ça doit être un lieu de débats, ça doit être un lieu d’expression, de libre opinion ». Il a aussi dénoncé le « wokisme », « une idéologie qui est en train de prendre en main une partie de l’université », a-t-il affirmé.
Caroline Yadan, députée Renaissance et secrétaire du groupe d’amitié France-Israël a déploré, sur BFM-TV, une situation d’une « gravité extrême ». Jean-Luc Mélenchon, fondateur de la France insoumise, a quant à lui vivement critiqué sur X la réaction du gouvernement : « Le Premier ministre devrait s’occuper de gouverner au lieu de faire le CPE de Sciences po et de relayer les campagnes de fake de l’extrême droite ».
Aymeric Caron, député LFI, s’est rendu dans la matinée à Sciences Po pour apporter son soutien aux étudiants « qui se mobilisent pour la paix à Gaza et qui ont été injustement accusés d’antisémitisme suite à un incident monté en épingle », a-t-il écrit sur X. La veille, Sylvie Retailleau, ministre de l’enseignement supérieur, avait déploré sur France Info, la position de LFI, qui, selon la ministre, « en ne condamnant pas le terrorisme en alimentant une ambiguïté coupable sur l’antisémitisme alimente la haine et les tensions. »
Le Monde avec AFP
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